Qui est au juste Monseigneur ?
Cet homme s’auréole d’une véritable légende.
On le sait original, quelque peu...
Qui est au juste Monseigneur ?
Cet homme s’auréole d’une véritable légende.
On le sait original, quelque peu bohème, un brin querelleur et vivant seul au dernier étage d’une vieille maison de la rue de la Harpe.
On n’ignore pas non plus qu’il avait été déporté pour fait de résistance à Buchenwald et qu’il se lie volontiers d’amitié avec tous les pauvres bougres du quartier.
Ses moyens d’existence sont un mystère, et plus mystérieux encore, son passé, dont il ne parle jamais.
Enfin, si on lui donne quelquefois son prénom de Joachim, on l’appelle plus communément Monseigneur, sans doute à cause de ses façons qui ne manquent pas de noblesse, mais, aussi, de sa belle prestance et de son visage plein de caractère, orné d’une moustache blonde à pointes tombantes, à la gauloise.
On colporte également qu’il est à la fois généreux et emporté, qu’il a le billet de banque aussi facile que le coup de poing.
Mais ce qu’on sait, par-dessus tout, c’est qu’il est perpétuellement accompagné d’un chien. Son chien – son « clebs », comme il dit, – le complète. C’est un splendide berger allemand, un loup de Lorraine, qu’il a ramené de Buchenwald, où il s’est complu à le dresser. Un mot, un regard, un signe du maître... et Diabolo – c’est le nom de l’animal au courage admirable et au flair infaillible – obéit. Il n’obéit même qu’à lui.
On n’ignore pas non plus que cet étrange duo fréquente parfois les gens de la police à qui il rend service sur des enquêtes.
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