OXYMORON Éditions pousse son petit coup de gueule, à peine née, contre les services postaux.

Effectivement, La Poste, loin de soutenir la culture française et l’essor des petits éditeurs, pénalise fortement la profession et les téméraires tentant l’aventure de la vente de livres sur Internet en proposant des frais postaux prohibitifs.

S’il y a de cela quelques temps, La Poste avait un tarif « livre », ce n’est plus le cas actuellement. Pire encore, il est devenu quasi impossible d’envoyer un livre en tarif « lettre ». Il vous est d’ailleurs inutile de demander cette éventualité à tout préposé de La Poste puisque celui-ci est formé à vous forcer à utiliser le service « colissimo », bien plus onéreux.

Cette possibilité est même rejetée par les responsables des bureaux de poste, puisque, demandant à l’un d’eux s’il était possible d’utiliser un tarif « lettre » pour l’envoi de livre, ce dernier m’a renvoyé vers un service « Mini Max » qui a le double inconvénient d’être plus cher que le tarif « lettre » et de ne pas être accessible aux ouvrages de plus de deux centimètres d’épaisseur. Autant dire que, si vous avez deux livres à envoyer, vous devez obligatoirement passer par le tarif « colissimo » qui vous délestera automatiquement de 6,80 euros.

Et pourtant, devant les plaintes des usagers et des professionnels du livre travaillant de plus en plus sur Internet, et donc, utilisant les services de La Poste pour l’envoi des ouvrages par l’intermédiaire des sites de petits éditeurs ainsi que des sites marchands comme EBay, Alapage.fr, Amazone.fr, l’ARPEC (Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes) a réfléchi sur le sujet. Pour autant, aucune législation n’a été faite et le flou entoure toujours ce fameux tarif « lettre ». Si l’ARPEC précise que ce n’est pas parce que La Poste prévoit le tarif « colissimo » pour l’envoi d’objets que l’usager est obligé de le choisir s’il considère que le tarif « lettre » correspond à ses attentes, il précise également que La Poste a le droit de refuser d’envoyer un objet en tarif « lettre » du moment qu’elle justifie le fait que cet envoi puisse perturber les services d’envois.

Autant dire que devant ce flou juridique, bien souvent, c’est le préposé qui emportera le combat. Il faudra alors, pour obtenir gain de cause, entrer en conflit avec son bureau de poste favori ou bien user de ruses en préparant ses colis et en les faisant affranchir par des bornes automatiques et les mettre directement à la boîte aux lettres sans passer par un préposé.

C’est donc un coup de massue donné aux petits éditeurs et aux petits vendeurs de livres mais également à l’essor de la culture et à l’accès à la lecture. À une époque où la jeunesse lit de moins en moins de livres, préférant les blogs, les tchats et les SMS, qu’attend donc le gouvernement pour soutenir le livre en poussant La Poste à proposer un vrai tarif adapté à l’envoi d’ouvrages papier.

En attendant, OXYMORON Éditions se propose de réagir en offrant à ses lecteurs un tarif d’envoi privilégié, amputant ainsi sa marge bénéficiaire sur ses ouvrages en prenant à sa charge une partie des frais d’envoi.

C’est donc, entre les frais d’envoi et les frais d’emballage, UN euro qu’OXYMORON Éditions prend à sa charge pour l’envoi d’un livre et plus de TROIS euros pour l’envoi de deux ouvrages.

Par ce mouvement militant, OXYMORON Éditions tente de soutenir les éditions papier mais également d’inciter ses futurs lecteurs à acheter des livres en leur permettant d’investir moins dans les frais postaux pour investir plus dans l’ouvrage.

OXYMORON Éditions « L’éclat des mots sombres »